samedi 31 janvier 2015

Le Cannabis ou une histoire de légalisation


Le cannabis est une substance chimique. Tout interaction avec d'autres corps chimiques aura une réaction même à moindre dose. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme dans la nature, même au coeur de notre corps et de notre métabolisme.
Par l'habitude de la consommation, le métabolisme de la personne en sera transformée. En fonction de chacune ou chacun, cette modification différera. Comme les substances telles que l'alcool ou tout autre produit qui, en somme, sont chimiques. Tout corps chimique en interaction avec un ou des autres corps chimiques occasionnera inévitablement une modification. Seulement en fonction des produits, ces modifications peuvent être bénéfiques ou néfastes à court, moyen ou long terme. Dans le cas du cannabis cela sera néfaste ou non (selon des études menées dans des pays l'ayant légalisés, mais que dire de la cigarette classique, de l'alcool légalisés, mais néfastes pour la santé indubitablement et selon le mode de consommation) et en fonction de chacune ou chacun à court, moyen et long terme. Mais une modification du métabolisme des personnes s'opérera inévitablement. En fonction de ces personnes, comme pour l'alcool, certaines développeront une addiction qui les poussera à consommer toujours plus ou à un degré supérieur, donc elles risqueront de tomber dans les drogues dures.
Alors le sujet de la légalisation dans sa globalité, quelle que soit la décision (pour ou contre, encadrée ou non), n'empêchera pas le problème de fond en matière de consommation, d'addiction et de risque de santé à court, moyen ou long terme. Les personnes ont un mode de consommation qui repose sur le consommer pour consommer et la liberté de consommer dont les modes reposent sur des principes divers et variés, mais sans que cela soit une nécessité ou essentielle. Seulement certains produits de consommation développent le phénomène d'addiction par les principes actifs qu'ils contiennent en modifiant à plus ou moins long terme le métabolisme d'une personne et donc sa capacité et modalité de consommation et par voie de conséquence son état de santé physique et psychique.
Maintenant par souci de liberté de chacune et chacun de consommer, mais aussi par le jeu subtil des lobbies de la marchandisation de ce type de produit, on se trouve dans un dilemme de choix et de loi par souci d'équité, de liberté, en dépit des risques à encourir, qu'un produit soit légalisé ou non.
Nous sommes dans des sociétés de consommation qui se moquent bien de l'état de santé de chacune et chacun, par souci de profit financier au détriment du bien-être de la personne, mais également par le comportement des consommateurs eux-mêmes, très demandeurs, qui sont souvent conscients des risques, mais qui préfèrent les occulter ou les nier par souci de liberté de consommation avec à la clé la recherche d'une satisfaction, ou d'une simple occupation à la limite de l'habitude, sans que cela en soit pour autant une nécessité et indispensable.
De plus, pour valider la légalisation d'un tel produit, on avance des études faites auprès de pays ayant légalisés le cannabis et on démontre qu'il n'est pas plus dangereux qu'une cigarette ou autre. Cependant, c'est entièrement mentir et très hypocrite comme raisonnement. Car c'est un produit qui peut présenter des risques pour la santé en fonction des personnes et de son mode de consommation, mais surtout en tant que produit chimique même à petite dose.
Mais dans ces situations, tout à chacune et chacun est responsable, car il y a une demande donc une offre. L'être se construit par la consommation, sans prendre conscience ou faire mine de ne pas avoir conscience des risques à encourir en consommant certains produits, parce que l'envie, le besoin, la satisfaction, les modes de vie et consommation l'emportent souvent sur la raison et la consommation raisonnée et raisonnable. Addiction quand tu nous tiens lorsqu'on a pris le pli de ces consommations et des risques inhérents à encourir si on n'a pas la capacité de la contrôler et maîtriser voire de l'annihiler par le refus totale et en toute conscience de consommer ce genre de produit qui n'est en rien indispensable !
Aussi, le sujet de la légalisation du cannabis, sera comme le tabac classique, l'alcool, ou tout autre substance, il suscitera débats et discussions. Chacune ou chacun ira de sa réflexion pour émettre le pour ou le contre. Toutefois, il faudra trancher en tenant compte que le cannabis est issu d'une plante qui contient des principes actifs, donc chimique et par voie de conséquence modifiera à plus ou moins long terme le métabolisme de la personne. Et en fonction de chacune et chacun son mode et sa capacité de consommation seront également altérés avec le risque, comme tout produit de ce type, de développer une addiction et d'avoir une répercussion sur l'état de santé physique et psychique et inexorablement dans sa vie sociale.
Le débat reste ouvert et sera en fonction de chacune ou chacun conditionné(e) par sa position
- de consommatrice/consommateur,
- de productrice/producteur,
- de revendeuse/revendeur,
- de défenseuse/défenseur des principes de liberté de consommation,
- ou tout simplement de personnes peu au fait de ceci ou autres.
Mais l'essentiel à retenir, c'est que rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Le tout est de savoir quand ? Et comment ? Et surtout dans ce genre de débat, de se poser les questions essentielles par rapport au cannabis :

À quoi cela sert-il de fumer le cannabis ?
Est-ce une nécessité et indispensable de fumer le cannabis ?

Les réponses sont évidentes : "à rien" et "Non". Comme bon nombre de choses sur lesquelles nos sociétés se sont penchées pour les légaliser. Mais on ne peut pas empêcher les personnes à adopter des modes de consommation quand bien même, ils n'ont aucune utilité, nécessité et aucun bénéfice à en tirer positivement et humainement. C'est l'un des travers de nos modes de consommation qui reposent sur la satisfaction, le plaisir, l'occupation, le mimétisme, la tradition, la ritualisation, etc., mais in fine l'addiction et un risque pour la santé physique et psychique, mais aussi et surtout sur le profit à en tirer de ce mode de consommation.




NB : Le Chanvre par son principe actif peut avoir des effets positifs et donc thérapeutiques sur l'être.Toutefois, fumer le Cannabis, c'est comme fumer une cigarette, boire de l'alcool, boire ou manger trop sucré, à force d'habitude de consommation, ça occasionnera une accoutumance et un effet néfaste sur la santé physique et psychique avec le risque de passer aux drogues dures en fonction des personnes.
Le Chanvre est une plante dont le(s) principe(s) actif(s) comme toute plante, peut/peuvent avoir des effets bénéfiques pour la santé donc thérapeutiques. Mais comme tout principe actif, cela sera plus ou moins accepté par les unes/uns en fonction de son métabolisme et de son état de santé (notion des effets secondaires, et restrictions). En ce qui concerne, le fait de fumer un joint, n'aura pas beaucoup d'interaction et de risque, a l'égal de l'alcool ou autres, si consommation ponctuelle. Toutefois, ne pas négliger là aussi la nécessité que nous sommes toutes et tous different(e)s, et en fonction de cela nous ne réagiront pas toutes/tous de la même manière. Avec un risque majeur, l'accoutumance par l'habitude et donc l'addiction. Et on connait très bien ce que cela signifie et ce à quoi cela conduit. Alors, la légalisation ne repose pas temps sur autorisé ou non, mais sur savoir être responsable et conscient face à des substances de ce type, qui comme toutes choses ont leurs effets bénéfiques et néfastes. Tout est une question de dosage, d'information, de prise de conscience, de bon sens et de responsabilité collective et individuelle.


Écrit et Posté le 30 janvier 2015 et Modifié le 2 Février 2015.
Les Plantes

mercredi 28 janvier 2015

De l'abolition ou de l'émancipation de la prostitution ou le dilemme du respect de la dignité et de la liberté en matière de sexualité



A partir d'un article sur le livre de Mr Lilian Mathieu intitulé « la fin du Tapin : sociologie  de la croisade pour l'abolition de la prostitution » et d'une analyse de Mme Clyde Plumauzille concernant ce livre pour lequel elle y voit un rempart contre l'émancipation de la prostitution et surtout des prostituées elles-mêmes qui en font leur métier source d'économie ; je me permets à mon tour d'y apporter ma petite réflexion.
La prostitution est le fait de livrer son corps  aux plaisirs sexuels  d'autrui pour de l'argent et d'en faire son métier. Plus vieux métier du monde, la prostitution ne se limite pas qu'aux prostituées donc aux femmes et à celles qui sont sur le trottoir ou dans les maisons closes, mais à toute personne sans condition d'âge, de sexe, de situation sociale qui livrerait son corps aux plaisirs sexuels d'autrui pour de l'argent ou tout autre chose donc contre rétribution. Que cet acte soit de gré ou de force. Par voie de conséquence, cela concerne tant les femmes que les hommes, mais également les enfants. Et cette prostitution se retrouve donc également aussi dans la pornographie par extension, surtout quand l'être n'est que simple marchandise de consommation pour le plaisir d'autrui (qui ici n'est que simple spectateur/spectatrice et non acteur/actrice) et contre de l'argent.
Le marché du sexe est un des plus importants marchés florissants et engrangeant des sommes colossales qui repose sur notre sexualité et notre satisfaction en la matière par le principe addictif, de récompense et de jouissance. Il touche donc tout le monde sans condition car nous sommes toutes et tous sexué(e)s et nous avons toutes et tous des besoins à satisfaire en la matière. De part la diversité des comportements et des besoins humains en la matière, certaines personnes y ont vu un filon non négligeable depuis que l'homme et homme. La sexualité a été détournée de ses fonctions premières (procréation et relations intimes ou d'amour) en devenant un moyen de consommation et de capitalisation, en s'appuyant sur la dynamique première de la sexualité : l'addiction. Car la sexualité est une addiction naturelle qui nous pousse à la répéter autant de fois que cela le permet par le principe de récompense (la jouissance). Sans cela les êtres ne s'uniraient pas physiquement et ne se reproduiraient pas. Eh oui ! Les Hommes n'ont rien inventé en matière d'addiction, de plaisir et d'entretien du besoin en la matière, Dame Nature y avait déjà pensé avant !
Donc le plaisir et l'addiction de surcroît sont le moteur premier, comme toute addiction, qu'utilisent et entretiennent toutes ces personnes qui font du sexe une économie et donc une forme de prostitution, car personne n'échappe à sa condition humaine ni aux plaisirs humains. Quand bien même, et fort heureusement, il faut souligner que certaines et certains savent satisfaire leur sexualité intelligemment, avec bon sens et pragmatisme, sans négliger les plaisirs substantiels et dans le souci d'une véritable relation.
Ainsi donc est apparue cette sexualité dévoyée et détournée par le marché du sexe. Car comme la faim, la soif, le sommeil, la respiration, etc., la sexualité est un besoin à satisfaire comme principe de procréation en premier lieu, mais surtout de bien être psychique et physique. Certaines personnes l'ont bien compris en s'appuyant sur cela, son aspect addictif et la diversité des comportements et de la satisfaction des besoins en la matière. Je ne vais pas faire ici l'éventail des pratiques et modes de sexualité car ce n'est pas le sujet et cela serait trop long et non exhaustif, mais cela a permis au marché du sexe et de la prostitution entre autre de se développer et de développer un véritable business.
Aussi la « fin du Tapin » est une utopie même par l'abolition, quand bien même cela serait l'idéal par souci de respect des corps et des âmes donc des personnes dans leur dignité et humanité. Car on ne pourra jamais empêcher la sexualité, partie intégrante de notre nature humaine, d'être vécue même de cette manière. Les addictions  artificielles comme l'alcool, la drogue ou tout autre chose qui sont des produits de consommation qui altèrent l'être par leurs principes actifs et par leur consommation répétitive et excessive, n'ont jamais empêché les personnes de consommer en dépit des lois, des principes ou de l'abolition. (Cf. la prohibition aux Etats-Unis dans les années 20). Quant à l'émancipation par principe de liberté, elle risque d'ouvrir la brèche aux profiteurs de la misère humaine qui entraîneront dans les chemins sordides et glauques de la prostitution, les personnes qui ne le désireront pas et qui seront soumises à la dure loi du marché de l'offre et de la demande sous couvert de la liberté du corps, de la sexualité et d'en disposer librement en actes. Véritable dilemme du respect de la dignité des personnes et de leur liberté. Véritable casse-tête tant est la complexité du sujet et des sujets en la matière.
Toutefois, dans la prostitution (comme dans toute chose qui tourne autour du marché du sexe et autre), il faut distinguer  2 cas de figures :
- les personnes consentantes (prostitution par choix, par liberté, comme métier à part entière).
- les personnes sous emprise (prostitution par nécessité (précarité, pauvreté, etc.) et par contrainte (souteneur, réseaux mafieux, maisons closes, etc.)).

Dans un, cas la prostitution est choisie et délibérée donc libre. Dans l'autre cas, elle est imposée à la personne sous la contrainte, la privation de liberté, les menaces, l'alcoolisation et la drogue, bref par le maintien d'un état qui ne laisse aucune chance à la personne de pouvoir entrevoir autre chose que de se prostituer si elle veut rester en vie et préserver cette pseudo liberté contrainte et forcée. Un engrenage qui conduira inéluctablement la personne à sa propre déchéance et déshumanisation en permettant à certaines personnes d'en tirer un plaisir égoïste et animal et à d'autres de s'enrichir au détriment de celle-ci, de sa dignité, de sa pleine humanité et de la possibilité de vivre et construire sa vie.

La prostitution comme toute chose qui tourne autour du marché du sexe ou autre, repose sur le principe de l'offre et de la demande (l'offre n'existe que si la demande est effective) et du profit à en tirer (aspect financier). La sexualité étant une dynamique de la nature humaine et addictive, la demande ne peut que susciter l'offre et la vénalité. Car pour obtenir ou satisfaire quelque chose, on applique comme dans toute société de consommation, le principe de rétribution ou de paiement. (Je t'offre mon corps (de gré ou de force) , tu satisfais ton besoin, mais en retour tu paies !). Ainsi, se met en place le cycle infernal de la « marchandisation » des corps (de gré ou de force) comme principe de rentabilisation et de capitalisation au détriment du respect des personnes, de leur intégrité (physique et psychique) et de leur dignité (surtout celles qui sont contraintes et forcées) pour la satisfaction d'un besoin, somme tout naturel, mais dévoyé, détourné et rétribué !

Alors, je ne me pose ni en abolitionniste, ni en émancipateur de la prostitution, mais en être humain doté du bons sens et de l'intelligence, reconnaissant la complexité de la dynamique sexuelle et de la manière de la vivre tant elle dépend de facteurs multiples et diversifiés, qui voudrait exprimer que chacune et chacun est libre de vivre sa sexualité telle qu'il ou elle le souhaite, à partir du moment où cette sexualité est vécue naturellement, humainement et librement, avec et dans le respect de l'autre qui doit être considéré(e) comme une personne et non un objet ou une marchandise.
Aussi, je suis pour lutter contre le marché du sexe et la prostitution lorsque sa finalité est la marchandisation des corps et la destruction de l'être donc de la et de sa vie pour des principes vénaux de satisfaction et de profits financiers à son détriment. Mais je ne m'oppose pas à la liberté de chacune et chacun de vivre cette situation, si c'est volontaire, délibéré, libre et consentie. À chacune et chacun de faire et d'assumer ses choix en toute liberté, éclairée toutefois. Et à toute à chacune et tout à chacun de lutter contre le fléaux du marché du sexe et de la prostitution lorsque celui-ci dénature la nature humaine, et l'être par conséquent, dans son intégrité (physique et psychique), sa dignité, sa liberté et surtout sa possibilité à pouvoir vivre et construire une vie humainement, librement et dignement.

La prostitution est l'affaire de toutes et tous. Elle est de la responsabilité individuelle et collective à ne pas entretenir l'offre et surtout la demande, quand la finalité est le non respect de l'humain qui n'est plus qu'un simple objet de consommation  et de profit à son détriment ! Mais ni l'abolition, ni l'émancipation ne résoudront le problème de fond des exploiteurs de la misère humaine  (et de la prostitution entre autre) dans toute sa diversité en s'appuyant sur les contingences humaines et matérielles. C'est un comportement responsable de toute à chacune et tout à chacun à savoir respecter son semblable et son prochain dans sa pleine intégrité, liberté et dignité.


Écrit et Posté le 28 Janvier 2015.


Mr Franck Delaby




The Earth / The Heart

samedi 24 janvier 2015

Le handicap


Selon la définition simple du dictionnaire, le handicap est un désavantage ou une infériorité que l'on doit supporter.  Désavantage et infériorité qui ne reposent pas uniquement sur un moins, même si c'est la généralité, mais aussi sur un plus. Je veux dire qu'avoir un avantage ou une supériorité peut être aussi un handicap, mais également qu'un handicap peut être un avantage et une supériorité.
Sinon, le handicap signifie également, pour les personnes, une déficience (congénitale ou acquise) des capacités physiques et mentales. En règle générale , il dénote une infériorité momentanée ou durable, mais l'expérience nous apprend, comme je l'ai déjà mentionné ci-dessus, qu'il peut émaner d'une supériorité momentanée ou durable (un élève surdoué dans une classe d'élèves au niveau moyen et normal, est certes un avantage et une supériorité, mais peut être un handicap et handicapant).

Nonobstant, dans le cadre de ma réflexion, je me concentrerais sur le handicap comme déficience des capacités physiques et mentales, car il concerne la catégorie des personnes auprès desquelles je suis intervenu et je peux intervenir dans le cadre de mon emploi d'aide à domicile.

Je distingue trois niveaux dans le handicap :

- Le handicap moteur ou physique qui est une altération des capacités et facultés motrices et fonctionnelles du corps humain congénitale ou acquise (par maladie, accident) comme être aveugle, sourd, amputé d'un ou plusieurs membres, paralysé d'un ou plusieurs membres (hémiplégie,paraplégie,tétraplégie).

 - Le handicap mental qui est une altération des facultés et capacités du cerveau, qui est le siège et centre de commandement de toute être vivant, congénitale ou acquise (par maladie, accident ou défaillance dans le développement psychomoteur et au travers des  apprentissages nécessaires au développement de l'être humain et plus spécifiquement de l'être social) qui affecte les fonctions comme la lecture, l'écriture, le compter, la structuration de la pensée et de la réflexion, le niveau d'intelligence et d'instruction. Bref, un retard mental ou une arriération mentale inhérente au cerveau, à son élaboration et fonctionnement, mais également aux défaillances d'apprentissages  (psychomotricité, éducation, formation, etc.) dès les premiers jours de la vie d'un être vivant jusqu'à son dernier souffle.

- Le handicap psychique qui est une altération des capacités et facultés psychologiques déterminantes dans la construction de soi avec autrui dans son environnement (intériorité, extériorité, l'autre, le moi, le surmoi, le Ça, réalité, imaginaire, etc.). Altération qui peut être également congénitale ou acquise (par maladie, accident, ou en rapport avec un traumatisme vécu ou subi lors  d'évènements de la vie) et qui est à l'origine de troubles du comportement. Le handicap psychique revêt deux aspects : la psychose et la névrose. Pour être simple, la névrose  repose sur un trouble affectif/émotionnel et peut être caractérisée, de manière extrapolée, par maladie des nerfs, quant à la psychose, elle repose sur un trouble dont le plus marquant est la non conscience de son trouble et une déconnexion de la réalité (paranoïa, schizophrénie, maniaco-dépression).

Pour ce qui est de la notion de réalité, je pourrais entrouvrir un débat philosophique sur le sujet. Car de quelle réalité voulons nous parler, quand on doit prendre conscience qu'il n'y a pas une mais des réalités. Pour s'en rendre compte, il suffit d'étudier l'Homme depuis ses origines et tout ce qui a fait, fait et fera son environnement de vie et d'évolution de vie. Que cela soit à partir de sa condition humaine, sociale, historique, cultuelle, culturelle, etc. Ne nous étonnons pas alors d'avoir des malades psychiques, qui au delà des troubles cliniques et médicaux d'origines internes et personnelles de l'être, le sont peut être aussi à cause de la vie conventionnelle , institutionnalisée et convictionnelle,  mise en place par l'Homme lui même en s'étant détacher de sa proche réalité par ignorance ou convenance, sa propre nature et des propres lois universelles qui en émanent ; poussant son semblable à être en inadéquation totale avec sa propre dynamique de vie et d'être vivant. On n'en parle jamais assez de cet aspect là qui, malheureusement, peut être une des causes des maladies psychiques et mentales. Car l'être contient en lui cette parcelle d'histoire de sa propre humanité et de son propre univers. Toutefois en vivant selon certaines règles, conventions, convictions, etc., il est totalement déconnecté de sa propre essence de vie et d'être vivant, donc de la Réalité inscrite en lui intérieurement, mais en opposition par rapport à celle imposée dans son environnement réel de vie conçue et construite par l'Homme à son image sur des normes et des conventions, donc imparfaite et déconnectée de la Réalité qui nous dépasse et surpasse et dont nous ne sommes qu'une infime particule dans ce vaste ensemble réelle, réaliste et de réalité qu'est l'Univers entre autre !

Maintenant plus terre à terre, et à mon humble avis, concernant les causes et origines de ces névroses et psychoses, il y a des périodes de la vie qui sont propices à de tels troubles, mais ceux-ci peuvent survenir à n'importe quel moment de la vie d'une personne sans obligatoirement trouver sa source à une période comme celle de l'enfance. La maladie psychique est comme la maladie biologique. Tout peut aller très bien pendant des années et un jour tout bascule sans que cela remonte à des origines lointaines. Quelque soit l'âge, ça peut arriver à tout moment, on peut devenir névrotique ou psychotique ou les deux à la fois. Même si la généralité impose le contraire. Pour conclure, concernant la névrose et la psychose, je suis resté très simpliste et succinct dans l'explication qui peut être incorrecte ou incomplète parce qu'en vérité les informations, à ce sujet, lues ici et là, sont d'une telle complexité que même les experts entre eux ne s'entendent et ne se comprennent pas. Aussi, j'invite toute personne intéressée à se rendre sur les sites spécifiques pour se faire une idée et faire connaissance avec le Moi, le Surmoi et le Ça et d'essayer de trouver une compréhension à tout cela ! Bonne chance ! ;-)

Pour s'informer à ce sujet, il existe Internet, mais également des manuels de référence concernant les maladies psychiques et mentales comme le DSM (Diagnostic an Statistical Manual of Mental Disorders - manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), qui est un document publié par la Société américaine de psychiatrie (APA), classifiant et catégorisant des critères diagnostiques et des recherches statistiques de troubles mentaux spécifiques. Ce DSM évolue à partir des données statistiques collectées depuis des hôpitaux psychiatriques et depuis un manuel diffusé par l'armée de terre des États-Unis. Il fait partie du cinquième chapitre du CIM (Classification internationale des maladies) créée par l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) qui est un autre guide communément utilisé en Europe principalement. Toutefois, le DSM est, sous certains aspects, discutable et inhumain ou devrais je dire humain en ce sens qu'il est imparfait, inexact et comporte des notions erronées qui ont été ou sont  établies et transcrites à des périodes marquées du sceau de l'ignorance, de l'absence de connaissances scientifiques affirmées en se basant sur l'observation, la norme définit conventionnellement  et humainement et non humaniste. C'est l'une des raisons pour laquelle il est remanié et refondu de temps à autre et qu'on doit en être au DSM 5 tout comme le CIM qui en est à sa 10° édition. Car tout change et évolue et que les connaissances allant de paire avec l'avancée des sciences, des techniques et des modes de vie ; l'approche infirme, confirme ou complète ce qui a été précédemment recensé. D'ailleurs pour étayer mes propos, le DSM fait l'objet de nombreuses critiques selon lesquelles il n'est pas a-théorique, présente des classifications arbitraires tout en évacuant toute dimension causale et sert les intérêts des laboratoires pharmaceutiques. A chacun, comme pour toute chose, de se l'approprier en sachant adopter une attitude de discernement et de bon sens, car n'oublions pas que dans les précédentes versions, l'homosexualité, entre autre, était classée et catégorisée comme maladie mentale et psychique. Entre les mains de personnes qui sont peu prou au fait de ces choses et de la connaissance de soi par essence et en profondeur, comme tout livre ou contenu écrit, cela peut être dangereux et source de conditionnement, d'aveuglement et surtout de classification et de catégorisation des personnes à leur insu et poser beaucoup de problèmes.

Mais revenons à notre sujet initial, le handicap. Je me suis évertuer à écrire ma réflexion sur ce sujet, car je côtoie le monde du handicap  depuis que je suis enfant (j'ai un frère handicapé, j'ai rencontré diverses personnes présentant un handicap parmi les 3 référencés ci-dessus, je travaille dans le social et je me considère moi-même handicapé par rapport à ce qui est écrit ci-dessous et à des choses qui vont au-delà de la simple classification ou catégorisation à partir des manuels de référence susmentionnés et pour lesquels il n'y a aucune corrélation) qui ne se limite pas essentiellement qu' aux hôpitaux psychiatriques, établissements spécialisés et personnes handicapées visibles et recensées, mais aux personnes dans leur ensemble. Car si toute personne est un tant soi peu sensée et observatrice, nous sommes toutes et tous handicapé(e)s ou atteint(e)s d'un handicap. Que cela soit une infériorité ou une supériorité, d'aspect physique, mental ou  psychique. La seule chose c'est que le handicap est défini en fonction de sa visibilité et  de son diagnostic qui s'appuient entre autre sur les manuels de références susmentionnés. Toutefois, si l'Homme avait une pleine connaissance de ce qu'il est, il prendrait conscience qu'il est en deçà de ses propres facultés et capacités que lui permet de développer son propre cerveau. Il est en désavantage et en infériorité par rapport à ses possibilités et son véritable potentiel. Il est donc handicapé !
Si chacune et chacun analysait sa propre personne, sa condition et sa situation en association avec l'extraordinaire outil qu'est le cerveau, il/elle découvrirait qu'il/elle est handicapé(e) par la nécessité de n'utiliser que le dixième des facultés et capacités de celui-ci, quand bien même le cerveau est utilisé à 100% dans son fonctionnement. Mais il faut dissocier la fonction de l'organe des facultés et capacités possibles que peut permettre cet organe qu'est le cerveau. Je m'explique. Lorsque j'entreprends une action, mon cerveau utilise les zones inhérentes à l'élaboration de cette action dans sa pleine fonctionnalité et donc en utilisant toutes les ressources nécessaires à celle-ci soit 100%, mais en tant qu'être humain et dans la vie du quotidien et la vie  tout simplement, l'être ne met en oeuvre qu'une infime partie des capacités et facultés permises par son cerveau. Faisons un état de ce que nous entreprenons au quotidien et de la manière dont nous le mettons en oeuvre au delà des simples automatismes d'action et de vie. Nous nous apercevrons que la somme des actions entreprises et qui passent par le cerveau sont d'un niveau basique et peu élaboré dans l'ensemble.

Sinon voici une liste non exhaustive de ce que nous savons ou saurions, pouvons ou pourrions faire à des degrés divers et variés. Ainsi, un être peut écrire, lire, compter, dessiner, jouer d'un instrument de musique, apprendre une langue étrangère, faire du sport, acquérir des connaissances diversifiées et infinies, concevoir, réaliser, penser, réfléchir et bien d'autres choses encore. Il ne peut pas en faire une seule, mais toute et en fonction des ses facultés et facilités, il peut exceller dans chacune d'entre elles.

Or combien de choses, parmi celles mentionnées et qui ne sont pas exhaustives, faisons-nous réellement et au delà de l'acte simple, simpliste et conventionnel ou normatif ?

Combien d'entre nous passerons une vie confinée à considérer que nous ne pouvions pas faire autre chose que ce  que  nous ne pensions même pas pouvoir faire ou que d'autres ne pensaient pas que nous serions en mesure de faire ? Parce que conditionnés et aveugles de nos propres capacités et facultés, quand ce n'est pas  de l'aveuglement et du conditionnement des autres à les admettre ou reconnaître (donc handicapés!).

Combien de nous fermerons les yeux en ayant vécu une vie faite de tâches les plus conventionnelles, normatives à l'image de ce que vivent les animaux au quotidien ?

Combien d'entre nous aurons l'illusion d'avoir vécu pleinement et humainement sa vie, alors que nous n'aurons fait que vivre et gérer le quotidien et tout ce qui s'y réfère  sans réellement révéler sa pleine potentialité et donc humanité ?

Combien d'entre nous n'aurons utilisé notre cerveau que comme tout vivant de chaque espèce le fait pour vivre et survire ?

Mais surtout combien d'entre nous aurons pris conscience de cette pleine potentialité de notre cerveau qui nous permet de dépasser notre propre contingence humaine et matérielle et surtout nos propres handicaps, même si on ne doit pas négliger les conditions et situations de tout à chacune et chacun, et de tirer profit de cela pour mettre en oeuvre tout ce qu'il est permis d'imaginer, même ce que nous ignorons ou ce sur quoi nous doutons de pouvoir mettre en oeuvre, nous ouvrant le champ de la vie pleine et entière au travers de tout ceci  et de réellement vivre intensément les choses et de sortir de cette condition basique et conventionnelle de vie institutionnalisée depuis des générations ?

Le cerveau est le centre de commandement de tout être. Il est d'une plasticité extraordinaire dont sa fonction ne se limite pas qu'aux simples actes des choses de l'humain (animal) vivant et du quotidien, mais bien plus encore. Alors, il est vrai que nous ne sommes pas tous égaux face à dame Nature et qu'il y a de véritables handicaps (biologiques, physiologiques, psychologiques, de conditions et situations sociales historiques, cultuelles, culturelles, etc.), qui empêcheraient de mettre en oeuvre ce qui est écrit ci-dessus, toutefois mon contact avec les personnes handicapées, ainsi que ma propre expérience m'ont démontré qu'il est possible de se surpasser et de dépasser le ou les handicaps pour donner le meilleur de soi et mettre en exergue la pleine potentialité de son être via son cerveau. Tout est une question de prise de conscience, de volonté et de liberté d'action  en dépit des inconvénients et des désavantages. Le cerveau a une telle plasticité, qu'il a une capacité de réadaptation hors du commun (lorsqu'un être perd un de ses cinq sens, ce sont les quatre autres qui prennent le relais.  Ainsi chez les aveugles, l'odorat, l'ouïe, le goûter et le toucher sont amplifiés. N'est-ce pas Mr Braille, aveugle de surcroît, qui a inventé le procédé d'écriture qui porte son nom et qui est destiné aux aveugles et malvoyants. Il s'était rendu compte que l'extrémité de ses doigts captaient les choses avec une finesse particulière, permettant à son cerveau de conceptualiser ce qu'il touchait. Dans la nature des animaux perçoivent et captent leur environnement sans les yeux et/ou sans les oreilles. C'est le cas des chauves-souris, de certains requins, etc.).

Alors pouvons nous imaginer un temps soi peu les facultés et capacités de notre cerveau et n'ai-je pas raison de dire que nous sommes toutes et tous handicapé(e)s surtout les biens portants, les biens pensants, les biens normaux qui vivent sur leurs acquis et conditions comme le gage de la voie à suivre et sur laquelle s'appuyer, alors qu'ils ne représentent que la généralisation d'une norme par convention et non par exception et exceptionnalité. Qu'ils analysent et que nous analysions nos conditions et situations en déterminant les causes et origines de cet état de fait et les raisons pour lesquelles nous nous perdons instamment dans les vicissitudes et actes du quotidien sans réellement permettre le développement du plein potentiel de tout à chacune et chacun en adéquation avec sa propre situation et condition par nécessité de non pas réussir sa vie ou réussir dans la vie, mais à savoir profiter de ces richesses que la vie nous offre pour pouvoir se révéler pleinement et humainement au travers de ces facultés et capacités et en dépit des handicaps ou considérations handicapantes de l'autre ou des autres. Car pour le coup, nous sommes bel et bien dans la définition première du handicap : état de désavantage et d'INFERIORITÉ. Inférieurs à nos réelles facultés et capacités que cela soit conscient, inconscient, volontaire, involontaire, par ignorance, par fainéantise, par a-priori, par préjugés, par convenance, par convention, par conviction, etc. Inférieurs à notre capacité à savoir dépasser notre propre conviction, condition, conditionnement et celle d'autrui pour révéler sa pleine potentialité et humanité. Inférieurs à notre propre prise de conscience pour être pleine conscience et vivre en toute intelligence, bon sens et pragmatisme. Inférieurs dans notre supériorité orgueilleuse et vaniteuse qui n'est là que pour masquer et cacher cette infériorité à celles et ceux qui ne savent ni voir, ni entrevoir et nous permettre de nous rassurer dans notre infériorité inconsciente, mais consciemment refoulée.

Ainsi cette petite réflexion me ramène à ma propre fonction d'aide à domicile par l'intermédiaire de laquelle j'ai travaillé pour des personnes handicapées psychiques. Elle se devait d'apporter une aide à ces personnes dans leurs tâches du quotidien pour les seconder, les accompagner et préserver un lien social, car c'étaient souvent des personnes seules et isolées. Mais au delà de leurs conditions et situations de personnes handicapées psychiques, je les considérais avant toute chose comme des personnes à part entière. Je ne les regardais pas exclusivement sous l'angle du handicap, même si ma fonction l'obligeait, pour être d'égal à égal dans le relationnel, comme une mère et un père le feraient vis à vis de leur enfant en évitant de tomber dans l'infantilisation pour se mettre à son niveau. Ce qui pourrait être amusant par moment, mais déstructurant et non constructif pour l'enfant sur la durée. Par voie de conséquence, au delà du simple service d'aide ponctuel et quotidien, mon travail a été d'essayer de révéler les facultés et capacités de ces personnes en les amenant à faire des activités qui les animaient et passionnaient en dépit de leurs conditions et situations.

C'est ainsi qu'avec une personne schyzophrène-paranoïde, j'ai entrepris de la faire travailler sur l'écriture de poèmes pour qu'ils soient publiés (le projet était presque abouti, mais faute de moyens financiers et par choix de l'intéressé, il a été abandonné). Pour une autre personne maniaco-dépressive, j'ai opté pour les activités sorties-loisirs pour l'amener à découvrir un autre univers que le sien (sortie théâtre, ballade et goûter, mais également actes du quotidien comme les courses) et en compagnie de quelqu'un pour donner une dimension plus humaine,  moins marquée de la solitude. Nonobstant, ça n'a pas toujours été évident, car comme avec tout(e) handicapé(e) psychique, il faut composer avec leur état du moment, leur humeur, leurs envies, etc. C'est pourquoi, il ne faut jamais se fixer un objectif, car tout peut être remis en cause du jour au lendemain. Il faut aider, accompagner, mettre en place des activités pour occuper le temps et l'esprit (car tant que l'esprit est occupé, il ne pense à rien d'autre et permet d'atténuer temporairement les psychoses et les névroses : principe du détournement par l'occupation), sans jamais penser que tout est acquis et gagné, car malheureusement ce n'est et ça ne sera pas systématiquement le cas. Et ces choses doivent être faites en adéquation avec la personne et ses demandes tout en y associant sa clairvoyance, son bons sens et son pragmatisme, pour lui apporter une aide à la hauteur de sa condition et situation et à se révéler en mettant en oeuvre ses facultés et capacités en dépit de son handicap. Il ne s'agit pas uniquement d'aider pour aider, mais d'aider pour rester debout et continuer à avancer tout en la poussant à se révéler et à exploiter les richesses caractéristiques de sa personnalité qui parfois sont ignorées de la personne elle-même.

Le handicap c'est un désavantage et une infériorité, mais il a un avantage et une supériorité : il pousse la personne à déployer  et révéler des facultés et des capacités par la plasticité et la réadaptabilité du cerveau, là où dans un état normal, elle n'aurait pu le faire sans se donner la peine et l'effort de l'entreprendre en ayant pris conscience de cela (à l'exemple des aveugles qui ont leur quatre autres sens exacerbés à l'inverse des voyants). Mais pour révéler ses facultés, la personne a besoin d'un(e) aide, d'un(e) autre qui va se servir de ces facultés comme béquille du handicap et lui permettre à la de poursuivre bon gré, mal gré cette vie à laquelle elle ne peut échapper, mais qui peut être adaptée et améliorée en connaissance de cause et de circonstance par l'entremise de l'intelligence, du bon sens, de la clairvoyance et de la bienveillance.

Le handicap n'est donc pas qu'un désavantage contrairement aux idées reçues et conventionnelles, mais c'est bien plus ! C'est une opportunité pour révéler indirectement une ou des facultés et une ou des capacités. Cela doit donc faire prendre conscience du regard que nous devons porter sur le handicap ou tout autre et de la  manière dont nous portons le regard sur celui-ci, en dépassant les clichés, les clivages, les a-prioris, les préjugés, mais en sachant qu'en face de soi l'handicapé(e) ou tout(e) autre quel(le) qu'il (elle) soit, que nous voyons, est une personne avant tout et à part entière, capable des meilleures choses, même celles que nous n'imaginerions pas qu'il (elle) puisse effectuer ou entreprendre car considérée en situation de désavantage et d'infériorité . Ce qui dénote et/ou dénoterait d'ailleurs une vision prismatique et pensée étriquée donc handicapées !


Écrit le 23 Janvier 2015 et Posté le 24 Janvier 2015.


Mr Franck Delaby
Mr Eric Delaby

jeudi 22 janvier 2015

Alzheimer


Toujours dans le cadre de mes interventions en tant qu'aide à la personne, je suis intervenu auprès d'une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer. Voici ma petite réflexion à ce sujet.
Maladie dégénérative qui touche les facultés mémorielles puis les capacités fonctionnelles, la maladie d'Alzheimer atteint en particulier les personnes âgées, mais peut également toucher des personnes plus jeunes. La maladie a comme symptôme un changement de comportement chez la personne atteinte, comme l'oubli essentiellement. Une personne peut oublier, c'est tout à fait normal, toutefois chez le malade Alzheimer c'est récurrent et les oublis s'associent à des comportements peu ordinaires (rangement d'objet dans des lieux inappropriés, action entreprise mais non menée à terme et avec suivi par oubli, sortie et égarement dans et hors du lieu de vie, etc.).
Par extrapolation la maladie d' Alzheimer est le processus inversé du développement psychomoteur du nouveau né ou nourrisson. Ainsi le nouveau né ou nourrisson vit sans mémoire puisqu'il n'a pas vécu et acquis les mécanismes psychomoteurs propre à son développement. Il est dans un état de dépendance pris en charge par la mère et effectue chaque chose de manière instinctive et mécanique sans comprendre et maîtriser ce qu'il fait consciemment. A la différence du malade Alzheimer, il est en mode construction par le jeu de mémorisation au travers de ses sens. C'est ce qu'on appelle le développement psychomoteur. Le malade Alzheimer quant à lui est en mode dé-construction par la perte de la mémoire et donc de tout ce qu'il a acquis au cours de sa vie et qui l'a construit en tant qu'être vivant et en action.
La mémoire est le centre de toutes les données engrangées depuis les débuts de la vie de l'être jusqu'au moment de la maladie. La mémoire regroupe plusieurs types de données :
- les données de mécanismes
- les données de connaissance
- les données d'identités
- les données de temps et d'espace
etc..

Ces données sont utiles et nécessaires au fonctionnement de l'être que cela soit de manière basique ou élaborée. La mémoire comme la connaissance peut être innée ou acquise, consciente ou inconsciente. Elle a un rôle important dans le déroulement de la vie d'un être dans différents domaines (humain, social, professionnel, etc.) et dans les fonctionnalités comme le langage, les activités manuelles, la lecture, l'écriture, etc.. Aussi en cas de défaillance, elle peut altérer le comportement de la personne voire le destructurer. Ainsi fonctionne la maladie d'Alzheimer.
Le malade suit alors le processus inversé du développement psychomoteur du nourrisson. Il perd d'abord la mémoire et par voie de conséquence perd par la suite ses capacités fonctionnelles basiques ou élaborées (perte de la capacité de reconnaissance des personnes proches, perte de la parole, de la motricité, des fonctions d'écriture, de lecture, de la position debout, de la capacité de déglutir, etc.). Il est alors dans une forme de régression qui rappelle le stade des débuts du nourrisson.
L'intérêt de faire ce rapprochement par extrapolation peut permettre de déterminer la manière de prendre en charge le malade Alzheimer. Dans la manière de s'occuper d'un nourrisson, au delà des besoins basiques (manger, boire, dormir, faire ses besoins), il s'agit de faire appel à ses sens pour les mettre en exergue et commencer le principe de mémorisation et d'acquisition des choses qui permettront au nourrisson de se construire physiquement et mentalement (développement psychomoteur).
Si on considère que le malade Alzheimer connaît le processus inversé du développement psychomoteur, alors au delà des besoins basiques (boire, manger, dormir et faire ses besoins), il faut chez lui aussi susciter son attention et un intérêt à partir de ses sens de la même manière qu'un nourrisson. La seule différence reposera sur la nécessité d'entretenir ce qu'il reste de fonctionnalités mémorielles et sensorielles afin de contenir ou de freiner la maladie. Dans l'état actuel des choses, il n'est pas de construire ou reconstruire, car cela endommagerait et accélèrerait la maladie par une trop forte sollicitation des systèmes neuronaux déjà bien altérés et endommagés. Ce qui fatiguerait le patient.
Alors que faire ? Il faut alors prendre le soin de connaître l'individu et son environnement pour pouvoir travailler l'entretien de ce qu'il reste de fonctionnalités mémorielles et sensorielles. Pas de nouveauté, que des choses déjà vues et vécues par le patient. Même s'il ne s'en souvient pas, l'intérêt est de susciter l'attention du malade, de le sortir de son isolement et de maintenir une sensation de vie et de vivant. A cet effet, le lien social est très important. Le malade Alzheimer ne doit pas être isolé et confiné car au vide intérieur viendrait s'ajouter le vide extérieur. Qu'il ne réagisse pas comme une personne normale le ferait, n'a aucune importance, car lui ressent à sa manière les choses et se raccroche à la vie et au vivant selon ses propres moyens. Il ne faut jamais négliger que la maladie étant, les sensations ressenties sont bien là, même si le malade ne les exprime pas (retenons l'exemple des gens qui sont prisonniers d'un corps qui n'exprime rien mais qui ressentent les choses mentalement).

Bref, avec un malade Alzheimer, il faut être vigilant, à son écoute, s'adapter à lui et il faut entretenir ce qu'il reste de fonctionnalités mémorielles et sensorielles en jouant sur le vécu et les cinq sens dans la mesure du possible et surtout maintenir le lien social et environnemental pour compenser le vide intérieur qui se met en place progressivement et aboutira à cette fin inéluctable qu'est la mort. Ainsi là où le nourrisson est dans une phase de construction et de vie, le malade Alzheimer est dans une phase de dé-construction et de finitude. Mais la méthode à employer pour s'en occuper est la même dans la forme, c'est le fond qui diffère en rapport avec la causalité et la finalité.


Écrit le 7 Juin 2014 et Posté le 22 Janvier 2015.


La déstructuration


Mon intervention auprès d'une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer

La durée de concentration d'un être humain est de 45 minutes. Pour un malade Alzheimer le temps de concentration est moindre voire inexistant en fonction de l'état d'avancée de la maladie. Aussi, il vaut mieux privilégier un temps très court de 10 à 15 minutes par activité durant une séance entière de 1h00 à 1h15 avec des pauses de quelques minutes soient 3 activités au totale. Quitte à revenir sur ces activités dans la continuité durant les séances suivantes et en y incluant un moment de plaisir comme un encas ou un goûter qui ne nécessite pas de concentration particulière.
De plus le malade Alzheimer fatiguant plus vite, il faut ménager les temps d'intervention surtout si la concentration est trop importante. Ceci n'induit pas pour autant la nécessité de ne rien faire, car l'inactivité fatigue autant si ce n'est plus le corps et l'esprit à l'image de la fleur qui se flétrit si elle manque d'eau, de lumière (chaleur etc.), de terre et d'air. A la différence de l'inactivité, c'est une fatigue naturelle, saine et surtout physique qui nécessitera de se reposer pour reprendre des forces, alors que l'inactivité reposera plus sur une fatigue d'ennui, de lassitude, etc. donc psychologique qui pourra être la cause d'une dépression. L'activité, même pour un malade Alzheimer et tout autre personne est une nécessité de bien être et de santé psychique et physique. Il faut juste adapter cette activité aux conditions et situations de la personne. Toutefois, ne rien faire pourrait se résumer à ceci :

L'activité vivifie là où l'inactivité atrophie !

Il faut aussi user et abuser des sorties à l'air libre et loin des endroits confinés et fermés, quand bien même ceux-ci sont agréables à vivre et accueillants. L'être humain est comme une plante, il a besoin des 4 éléments naturelles pour ne pas flétrir au travers d'activités vivifiante et tonifiante. Par l'activité, on évite ainsi que se développe chez le sujet malade surtout une sorte de neurasthénie (état d'abattement doublé de tristesse). Il faut maintenir la vie et l'entretenir par des gestes et actions simples et adaptées à la condition du malade. Ces activités qui doivent être ritualisées doivent néanmoins être diversifiées et vivifiantes. Le malade Alzheimer étant dans un état cognitif amoindri voir très faible, il faut alors travailler ou entretenir le sensoriel, le résiduel fonctionnel et mémoriel.

Pour se rendre compte d'un tel état de fait, il suffirait de vivre l'expérience d'une totale désocialisation (pas d'activité sociale au sens large du terme : travail, loisirs, relationnel, etc.) qui aboutirait à un état de fatigue et d'abattement lié à l'absence d'activités et donc de vie. Tout être sans exception (malade Alzheimer y compris) pour trouver son équilibre doit répondre à des besoins substantielles en rapport à sa condition biologique, psychologique, sociale, etc., humaine en somme), sans cela le déséquilibre s'instaure et c'est le chemin vers une fatigue progressive et destructurante à l'image de la fleur qui se fane et flétrit.

Ces besoins en activités doivent être équilibrés entre action et inaction pour l'équilibre de la personne et du malade Alzheimer en particulier qui n'échappe pas à cette règle en dépit de sa condition de santé comme tout autre malade. Le tout est que ces activités soient adaptées et rythmées à la condition et situation du malade Alzheimer.
L'inactivité par nécessité de préservation du malade Alzheimer par souci de santé est une erreur. Car pour vivifier et tonifier, il faut des activités même pour des personnes amoindries, malades, etc.

Pour résumé, la maladie d'Alzheimer est une maladie dégénérative du cerveau ayant un impact sur les fonctions cognitives (mémoire, pensée, langage, écriture, lecture, mobilité, etc.) amenant la personne à un comportement de totale dépendance dans sa vie quotidienne nécessitant la présence d'une tierce personne pour sa vie de tous les jours (HAD - Hospitalisation à domicile avec présence permanente, ou CHU, maison de retraite avec personnel soignant, etc.). Bien que les fonctions cognitives s'amoindrissent jusqu'à leur disparition avec le temps, la personne garde ses fonctions basiques, vitales et sensorielles (manger, dormir, faire ses besoins, respirer, sentir, toucher, goûter, voir, entendre,etc.) au point de ne plus savoir rien faire d'autre au terme de la maladie et avec l'aide d'une personne pour certaines choses (se laver, s'habiller, se déplacer, faire des activités.

Toutefois, pour le malade Alzheimer ses sens étant exacerbés avec la perte des fonctions cognitives, il devient très sensible et capteur de son environnement. Ainsi le travail avec un malade Alzheimer doit reposer sur le maintien des fonctions mémorielles (même résiduelles), mais également fonctionnelles et sensorielles.

L'état des connaissances actuelles en matière scientifique et médicale ne permet pas d'inverser le processus et de le stopper, même si certains examens et tests effectués à base "d'huile ou de lait de coco" si je ne me trompe pas, aurait permis à un malade Alzheimer de recouvrer certaines de ses capacités cognitives. Mais à quels stades et dans quelles conditions, cela je l'ignore !
Aussi, la seule chose c'est de ralentir le processus grâce aux soins (médicaments), aux activités adaptées et rythmées à l'état du malade et de lui permettre de continuer à vivre en fonction de ses capacités et moyens.
Cependant l'activité doit prévaloir sur l'inactivité au risque d'accélérer le processus de la maladie : vie = tonicité et vivacité.
D'autre part, l'état de progression de la maladie est soumis également à la condition physique et psychologique de la personne. Une personne ayant une bonne condition et résistance surmontera beaucoup mieux le processus dégénératif lié à la maladie ou tout du moins le processus en sera ralenti. Ainsi une personne ayant eu une bonne consistance pourra durer plus longtemps et dans les meilleurs conditions qu'une personne présentant un mauvais état de santé physique et psychique. Encore faut-il des soins adaptés et un suivi.
Pour le malade Alzheimer, il n'y a pas de solution, il n'y a qu'une action à entreprendre : continuer à vivre avec son état par des activités adaptées et rythmées à sa condition, mais il ne faut pas négliger que la personne atteinte de la maladie d'Alzheimer reste somme toute consciente et captatrice de son environnement, pouvant ainsi nous surprendre en dépit de son état.

Voici maintenant le déroulement des activités avec Mr Arthur* (*nom d'empreint) du 10 juin au 2 juillet 2014 dans l'esprit de ce qui a été exprimé ci-dessus et en adéquation avec l'histoire, le vécu de l'intéressé.

Pour commencer Mr Arthur est un homme de 80 ans environ, agriculteur de métier ayant été marié et eu 3 enfants et des petits enfants. De Saint Martin sur le pré non loin de Châlons en Champagne où il a passé la majeure partie de sa vie en tant qu'agriculteur donc. Il aimait les chiens, l'histoire dont la seconde guerre mondiale et de Gaulle, la nature et les oiseaux, la rencontre avec les gens; un bon vivant en somme!
Son état est donc la maladie d'Alzheimer qui lui a fait perdre nombre de ses capacités cognitives et fonctionnelles. Il se déplace en fauteuil avec l'aide d'une personne. Il ne parle plus si ce n'est que par bribes de mots parfois écorchés ou en baragouinant sans pouvoir être compris. Il ne mémorise plus rien et sa motricité est très limitée même pour tenir des objets. Il mange avec aide comme un bébé ou jeune enfant, même s'il peut parfois réussir à tenir fourchette et cuillère. Il ne peut manger que liquide ou mixé. Les aliments en morceau sont à proscrire et la boisson est gélifié car risque de fausse route. Sinon pas de contrainte particulière, car il a un très bon état de santé du fait de son activité et d'une vie bien équilibrée.

Activités :

Je suis intervenu auprès de Mr Arthur du 10/06 au 02/07/2014 à la demande de sa fille. Après un premier entretien avec sa fille qui m'a présenté son père, j'ai organisé mon travail autour du principe de l'accompagnement d'une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer. L'accompagnement reposant sur le maintien d'un contact social journalier avec l'entretien des fonctionnalités motrices, mémorielles et sensorielles restantes et effectives, j'ai organisé mon travail autour des thématiques propre à la personne et à sa vie (contact - discussion - Histoire personnelle et de son époque - Passion et centre d'intérêts - jeux adaptés - Ballades et goûter).

Le malade Alzheimer perdant au cours de sa maladie tous les aspects cognitifs, il développera par voie de conséquence une extra-sensorialité à l'image du nouveau né avant le processus de son développement psychomoteur et cognitif. Ainsi tout mon travail s'est orienté sur le sensoriel en grande partie (ouïe, odorat, toucher, goûter, et vision) en essayant d'entretenir les minimes facultés de motricité.

Voici donc les différents programmes mis en oeuvre durant mon intervention du 10 juin au 2 juillet 2014 qui se sont tous déroulés à l'extérieur.

Le 10 juin 2014 : la première intervention fut une courte prise de contact et découverte avec Mr Arthur. Je me suis présenté à lui et lui ai parlé de la raison de ma venue.
Après avoir pris son goûter, je me suis servi du livre biographique mis en place par sa fille pour faire un tour d'horizon de la vie de Mr Arthur et susciter en lui quelques réactions mémorielles qui ont été effectives en partie. Le tour d'horizon de son histoire s'est faite sur le principe d'un dialogue où je faisais le jeu des questions-réponses tout en intégrant Mr Arthur au jeu.

Le 11 juin 2014 : l'intervention de ce jour était basé sur un livre images/photos des animaux de la ferme avec des corps de ferme de l'époque de Mr Arthur qui comme vous le savez était agriculteur. Puis il a goûté et nous nous sommes baladés. Bien entendu au cours de cette activité, Mr Arthur a réagi à sa manière montrant sa sensibilité aux choses.

Le 12 juin 2014 : Les sens étant l'essentiel de ce qui est fonctionnel chez une personne Alzheimer, j'ai introduit la musique en fond de notre activité. Musique des goûts, du style et de l'époque de Mr Arthur. Celle-ci nous a accompagné lors de la lecture et "visionnage" d'un livre photos sur le Champagne (au cours de celle-ci, Mr Arthur a tenté de tourner les pages) et lors du goûter.
Puis, il y a eu la ballade durant laquelle nous en avons profité pour découvrir les senteurs des fleurs dont la lavande et sommes allés à la rencontre des gens. Durant cette activité, Mr Arthur s'est montré très observateur et attentif.

Le 13 juin 2014 : Toujours avec une musique de fond, Mr Arthur a goûté, puis nous avons regardé un livre photos sur les chiens (animal domestique préféré de Mr Arthur). A cet effet, je lui ai apporté une peluche chien qu'il a gardée toute ,l'activité et conservée finalement ! Enfin, nous nous sommes baladés à la rencontre des personnes et à l'écoute des oiseaux (merles).
Mr Arthur a exprimé à sa manière les échanges de bienséance lors de la rencontre des personnes en émettant l'expression "m'sieux" (une manière de dire "bonjour Mesdames, Messieurs"). D'ailleurs au cours de mes interventions, surtout les suivantes, Mr Arthur me surprendra en énonçant des mots comme "Merci", "Bonjour" voire même des mots grossiers quand il est agacé ou contrarié comme "merde!" et bien d'autres sans jamais bien sûr construire une phrase.

Le 17 juin 2014 : Au cours de cette activité, Mr Arthur a goûté, puis nous avons fait une "ballade musette" pour rompre la monotonie de celle-ci. Mr Arthur a tenu le poste fermement durant la ballade en appréciant agréablement cette musique. Nous en avons également profité pour rencontrer et discuter avec les personnes présentes.

Le 18 juin 2014 : Ce jour, je suis intervenu à la suite d'une activité fête des Pères et Mères organisé par le Village. Nous n'avons pas eu à goûter, nous nous sommes baladés en écoutant un CD sur les discours émis par La BBC durant 1940-1946 (Radio Londres) dont ceux du Général de Gaulle, car Mr Arthur était passionné d'histoire et de cette période en particulier. Nous en avons profité également pour sentir les odeurs de fleurs comme la lavande dont j'ai donné un brun à Mr Arthur qui m'a dit "merci". L'activité s'est terminé par la lecture d'un livre photos de manière succincte sur le Général de Gaulle et le mémorial de Colombey les 2 églises.

Le 19 juin 2014 : Une activité en début d'après-midi plus créative et divertissante que les précédentes en commençant par la lecture du journal l'Union du jour (les articles en rapport avec les connaissances de Mr Arthur et les plus réjouissants).
Ensuite afin d'entretenir le peu de motricité restante, Mr Arthur a fait du coloriage sur un livre adapté à cela (trait à l'imitation et seul) + jeux des couleurs pour discerner les nuances. A partir de son coloriage je lui ai conté une histoire en mimant et en me déguisant (Il a ri!). Enfin, nous avons fini par une ballade en musique. Mr Arthur a tenu le poste au point de ne plus vouloir s'en séparer à la fin.
Pour changer, j'ai commencé l'activité en début d'après-midi et je me suis aperçu que Mr Arthur montrait un comportement actif et très participatif. C'est pourquoi j'ai effectué par la suite des activités alternant le début et la fin d'après-midi en fonction des conditions et de la situation de Mr Arthur (j'en ai d'ailleurs parlé à sa fille).
N'oublions pas que l'activité vivifie, là où l'inactivité "atrophie"!

Le 20 juin 2014 : Sur fond de musique d'Azerbaïdjan, j'ai improvisé et conté, à partir d'images dessinées et connues par Mr Arthur, une histoire. A la suite de quoi, Mr Arthur a effectué du crayonnage-coloriage. Je lui ai conté ensuite l'histoire du Champagne au travers des villes de Châlons - Epernay et Reims (Photos et lecture). Enfin nous avons fini par une ballade au calme.

Le 23 juin 2014 : "Tino Rossi a inspiré" Mr Arthur au travers d'une activité peinture à l'eau sur barquette (à l'imitation et seul). Puis tout en continuant à être inspiré par Tino Rossi, nous avons visité les Ardennes (Plumes et Paysages) au travers de photos et de la lecture de poèmes de personnes ayant vécu dans ce département. Et Tino Rossi nous accompagné dans une ballade comme final de l'activité.
Mr Arthur s'est montré très conscient et observateur de son environnement lors de cette activité.

Le 24 juin 2014 : Une activité ou Mr Arthur s'est montré très réactif et participatif à l'ensemble des choses proposées comme le crayonnage et feutres, le voyage illustré en Bretagne (la Mer), le goûter et la ballade en musique.

Le 25 juin 2014 : Toujours avec un fond musical (Jean Lumière 1896-1979), nous avons fait un voyage dans le temps à la découverte de l'histoire des lavoirs, lessivoirs et lavandières (texte et photos). Puis une visite au coeur des instruments à vent au travers d'un CD de chansons courtes et populaires (souris verte, le Roi Dagobert, il court le furet, au clair de la Lune, etc.). Et enfin une ballade au calme.
Depuis quelques activités, Mr Arthur a pris l'habitude du port du chapeau de soleil (et d'une paire de lunettes de soleil que j'apportais). C'est avec plaisir et amusement qu'il les portait!

Comme vous l'aurez constaté le temps d'intervention tournait autour dune heure à une heure et quinze minutes. Sachant que le temps de concentration d'un individu est d'environ 45 à 50 minutes; le malade d'Alzheimer de part sa maladie a ce temps plus réduit. C'est pourquoi, je me suis efforcé de diviser le temps d'intervention par 3 activités courtes de 15 minutes maximum avec des intermèdes de 5 minutes pour laisser un temps de répit et éviter de lasser trop rapidement et progressivement Mr Arthur.

Le 26 juin 2014 : Après une activité organisée par le Village (jonglerie, gymnastique acrobatique) de 15 minutes, j'ai initié mon intervention sur fond d'air de jazz français-américain des années 40-50 en commençant par un jeu d'empilement d'objets multiformes sur 4 piliers sur un socle. Mr Arthur a réussi a empilé à l'imitation 3 pièces à son rythme, puis j'ai effectué le début de l'empilement sans le finir. Mr Arthur a terminé le processus avec succès.
Ensuite je lui ai lu une histoire "le grand méchant Glou" (livre destiné aux aveugles avec dessins en relief). Le but était de mettre en exergue le toucher et l'écoute. Après cela l'appétit est venu et il a goûté et nous avons conclu l'activité par une ballade musical de courte durée et à l'ombre car il faisait chaud.

Le 27 juin 2014 : Activité très simple tout en musique comprenant le "visionnage" d'un livre photos de la Champagne vu du ciel, de la peinture sur boîte à oeuf (tête de chien) et d'une ballade à la rencontre de personnes. L'activité a été si agréable que Mr Arthur a refusé à la fin d'ôter son chapeau et les lunettes et de se séparer du poste !

Le 30 juin 2014 : Tino Rossi Vol 2 nous a encore une fois accompagné et inspiré durant cette intervention au cours de laquelle Mr Arthur a découvert le journal l'Union du jour au travers des articles comme la coupe du monde, l'archéologie (hypogés), le résistant Jacques Degrancourt durant la seconde guerre mondiale au sein du réseau Melpomène et un artiste militaire de la 1ère guerre mondiale qui a su dépeindre avec talent cette période.
Plus divertissant, nous avons fait un puissance 4 ou tout du moins, Mr Arthur s'est essayé à l'imitation de mettre les pions dans l'espace dédié. L'appétit venant en s'activant, il a goûté et nous avons fini l'activité en ballade musicale.

Le 1er juillet 2014 : Ce jour nous avons décidé d'aller à la rencontre des personnes pour échanger et discuter, puis sur le thème de la ferme nous avons survolés les animaux et couple de la ferme avec leur petit. Pour finir par de la peinture sur image représentant les produits du terroir (Pain, fromage, etc.).

Le 2 juillet 2014 : journée chaude, l'activité s'est déroulée exclusivement sous les arbres et au frais. Aucune ballade. Tout en écoutant les 30 voix d'or de la chanson, je lui ai lu l'union, nous avons essayé de faire un jeu de balles (3 balles aux couleurs différentes), puis sur le thème de l'eau nous avons écouté un CD sur le cycle de l'eau (bruitage pluie, ruissellement, vagues,etc.) en lui lisant les textes s'y référant (courts et succincts). Et enfin nous avons fait une promenade sur les bords bords de Marne au travers d'un livre photos de son époque.


Écrit en Juillet 2014 et Posté le 22 Janvier 2015.


Mr Franck Delaby



Mr Franck Delaby

mercredi 21 janvier 2015

L'autisme

Mon emploi d'aide à domicile m'a amené à intervenir auprès d'un autiste. De degrés divers, les autistes sont des personnes atteints d'un handicap qui les coupent de tout contact ou de difficultés de contact avec les personnes et de leurs incapacités à savoir s'approprier leur environnement et à gérer les choses du quotidien. Ce sont des êtres qui ont un potentiel intérieur qui ne se révèle pas du fait de cette incapacité d'ouverture vers l'autre et leur monde environnant, mais on doit prendre en compte qu'ils sont loin d'être insensibles, perceptifs aux gens et à leur environnement. Ils s'expriment simplement différemment et en dehors des codes et règles normés; et certains sont d'une intelligence qui dépasse celles des personnes dites "normales" (autistes Asperger).
C'est pourquoi intervenir auprès d'un autiste nécessite écoute, empathie, patiente et surtout beaucoup d'affection. Un autiste a besoin qu'une relation de confiance s'établisse pour pouvoir briser cette carapace qui le rend en apparence a-sociable, coupé des autres et vivant dans son monde, alors que paradoxalement il est désireux de et a une volonté d' entretenir ce lien social et relationnel vers l'autre et son monde environnant, mais son mode de fonctionnement l'empêche de pouvoir et de savoir le faire. Cette première étape qu'est la relation de confiance va lui  permettre de dresser un pont entre lui et les autres et le monde environnant. Pour l'y aider il faut faire appel a ses sens et son affectif car l'autiste est très sensible et les émotions sont en attente de pouvoir s'exprimer et tendre vers l'autre et donc l'extérieur (n'oublions pas que le terme émotion vient de l'anglais e-motion qui signifie mouvement vers l'extérieur). Il recherche une relation qui le rassure, le met en confiance, faite de simplicité, mais surtout de sincérité, d'authenticité et de beaucoup d'affection. Au travers de cette deuxième étape qu'est la suscitation des sens pour extérioriser ses émotions, il faut passer à la troisième étape qui consiste à trouver chez l'autiste ce qui le passionne (l'art, la musique, la peinture, la nature, la lecture, les techniques, bref toute activité qui pourrait mettre en oeuvre et pas des moindres son potentiel, car l'autiste est très doué et intéressé (souvent dans et par divers domaines). Par ces trois principes on réussit alors à permettre à un autiste de s'ouvrir aux autres et au monde extérieur sans trop de contraintes et d'effort pour l'autiste, puisque ça se fait naturellement; et à découvrir qu'il n'est pas si différent d'autrui. Il lui manquait juste le pont qui lui permettait de passer d'une rive à l'autre (de son monde au monde extérieur, de lui vers l'autre). Et ce pont c'est vous, c'est moi, c'est les autres, enfin toutes celles et tous ceux qui entourent un autiste et qui par leur intelligence, leur bon sens, leur patience, leur capacités vont aider l'autiste à se révéler et surtout éveiller voire réveiller ce potentiel intérieur qui ne demande qu'à s'exprimer; et bien sûr, l'autiste lui-même qui par sa participation active permettra cette réussite.


Écrit en Juillet 2012 et Posté le 21 Janvier 2015.


Mr Franck Delaby




Service à domicile Mr Franck Delaby

mardi 20 janvier 2015

Vie extraterrestre : Y-a-t-il quelqu'un ? Pourquoi les scientifiques y croient et peut-être même les religions ?



Le Figaro magazine des 9 et 10 Août 2013

version 1

Voici un article bien intéressant qui sort un peu des inepties habituelles qui tentent par des moyens quelques peu fallacieux de démontrer le contraire. La possibilité d'une vie en dehors de notre terre et au coeur de l'univers est envisageable mais les moyens à notre disposition et la connaissance acquise sont encore trop imprécis et limités. Toutefois, il est permis d'y croire et d'espérer que les choses évolueront assez vite pour que cette possibilité devienne une certitude voire une réalité. Nos scientifiques font appel à des techniques de pointe même si celles-ci sont encore trop peu spécifiques et suffisantes pour étayer leur théorie. De plus l'immensité de l'univers adjoint à l'incapacité de pouvoir s'y déplacer rendent les choses délicates et improbables à l'heure actuelle.
Néanmoins le principe de similitude mis en avant par la découverte de planètes aux caractères similaires à la Terre est une approche intéressante, tout en sachant quelles sont légions. Ces planètes sont nommées par les scientifiques "exoplanètes".
Ne pas croire en la théorie d'une vie extraterrestre est une chose personnelle et individuelle, de groupe, mais ne pas envisager la possibilité d'une telle idée dénoterait un manque d'ouverture d'esprit et d'humilité car l'Homme ne peut pas être le centre de l'univers, et la vie sur la planète terre la seule vie possible au coeur de celui-ci. Cette vision serait extrêmement restrictive et réductrice à la limite de l'intégrisme intellectuel et scientifique.
A mon humble avis, je suis convaincu de l'existence d'une vie extraterrestre. C'est plus qu'une probabilité, c'est une certitude voire une réalité évidente. Il n'est nul besoin d'être un expert ou un scientifique confirmé pour l'affirmer. Un minimum de bon sens, d'intelligence et de connaissance suffisent à accepter cette possibilité et à y croire. La démarche est simple; partant du principe que tout point qui constitue l'univers contient cette univers, il serait alors possible de faire un parallélisme entre notre univers et la Terre. Considérons que la Terre, point dans ce vaste univers, contient alors cet univers. Je pourrais alors dessiner le schéma suivant :
J'imagine que la Terre est un univers (ou l'univers), que les continents (petits, grands, moyens, ilôts, rocher, etc.) représentent les "planètes" de cet univers où la vie est possible (faune, flore, etc.) ou non (toutes les zones de la Terre ne sont pas habitables ou source de vie) et que les étendues d'eau et l'atmosphère (le ciel), qui séparent les continents pour les étendues d'eau et l'espace pour le ciel, représentent l'espace (le vide) dans l'univers.
Poussant la réflexion plus loin, si nous revenons très loin dans l'histoire de l'humanité, les hommes vivaient sur leur continent / territoire, coupés de la possibilité de savoir qu'une autre vie était ailleurs au sein même de leur continent ou territoire ou des autres continents ou territoires qu'ils ne pouvaient atteindre par l'étendue des distances ou l'étendue d'eau et la non maîtrise des déplacements terrestres, maritimes et aériens. Toutefois, par le jeu des hasards, de la transhumance et du courage de certains d'entre aux à imaginer les possibles (explorateurs, voyageurs, etc.) et à l'évolution des conditions et situations humaines et techniques, l'Homme a réussi à découvrir d'autres civilisations au delà de ses propres frontières pour en arriver à ce que notre monde est aujourd'hui; grâce à l'énergie d'une poignée d'hommes et de femmes avant- gardistes et de bonne volonté qui ont imaginé l'impensable et mis tout en oeuvre pour que cela puisse se faire, même si parfois c'est le hasard qui a bien fait les choses (découverte de certaines contrées ou civilisations sans que cela fut intentionnel).
Ma réflexion ma pousse alors à me dire qu'il serait envisageable que l'on transpose ceci à un niveau supérieur et qu'il pourrait en être de même au stade de l'univers et que la vie est bien plus que possible ou probable voire une réalité évidente sans passer par la démonstration scientifique de haut niveau, même si c'est, dans le fonctionnement de l'esprit humain, une nécessité pour prouver ce que l'on avance et contrer les esprits revêches. L'Homme est plus prédisposé à croire en ce qui n'existe pas ou ce qui est du domaine de l'invisible et parfois de l'imaginaire collectif, sans se poser de question et en toute confiance; alors que pour ce genre de théorie, il est incapable de se poser en homme de foi, de bonne foi, de bon sens et d'intelligence face à une évidence qui est sous ses yeux mais qu'il refuse de voir et d'admettre. Et nul besoin d'être un expert pour l'affirmer.

Il ne reste plus que les explorateurs des temps modernes (à l'exemple de nos prédécesseurs comme Marco Polo, Christophe Colomb, etc., pour ne citer qu'eux sans oublier les autres), mettent en oeuvre tous les moyens nécessaires pour aller à la découverte de ces nouveaux mondes. A quand les bateaux ou navires de l'espace ?

Ps: aujourd'hui, certaines religions accepteraient l'idée de l'existence d'une vie extraterrestre. Certaines ont tiré probablement des leçons du passé (Affaire Galilée, etc.).


Écrit le 16 Août 2013 et Posté le 20 Janvier 2015.


Mr Franck Delaby


Saturne



Le Figaro magazine des 9 et 10 Août 2013

version 2

L'idée qu'une vie extraterrestre soit possible ne date pas d'aujourd'hui et je suis convaincu que celle-ci a dû traverser les esprits les plus éclairés de nos prédécesseurs, même les plus anciens.
Aujourd'hui toutefois, l'évolution des sciences et des techniques nous permet d'aborder le sujet avec beaucoup plus de réalisme même si les moyens à notre disposition sont encore limités, et les techniques ne nous permettent pas de pousser plus loin les recherches et d'atteindre rapidement cette possible réalité. Néanmoins, je suis convaincu que l'Homme, par cette intuition qui le caractérise, prendra le même chemin que l'exploration menée pour découvrir sa propre planète sous toutes ses formes et en particulier d'autres civilisations, en débordant d'imagination et d'ingéniosité pour accomplir ces explorations. Même s'il est possible d'imaginer que parfois ce fut la nécessité ou le hasard qui le poussa à aller au-delà des lieux où il vivait et cela malgré les obstacles rencontrés (reliefs, étendues d'eau, zones hostiles, distances, etc.) pour aller à la découverte d'autres lieux et d'autres civilisations.
C'est pourquoi, je pourrais conclure en disant que si nous regardions d'un point de vue purement terrestre, l'exploration de ce lieu par l'Homme avec tout ce que cela a donné aujourd'hui, même si certaines zones de notre planète restent encore à être découvertes comme les profondeurs maritimes non explorées et qui doivent receler d'espèces vivantes inconnues à ce jour ou le coeur de notre Terre; on pourrait alors faire une transposition à une échelle supérieure (ici l'univers) et imaginer que la vie extraterrestre n'est peut-être pas du champ des possibles mais une réalité évidente dont nos capacités scientifiques et techniques sont la seule limitation qui nous empêche d'atteindre cette réalité à l'instar de nos ancêtres qui, faute de connaissance et de moyens, ne pouvaient traverser les océans ou autres reliefs inaccessibles et accéder à d'autres continents, territoires et autres civilisations qui existaient bien sans qu'ils en eurent consciences, même si certains esprits éclairés purent l'imaginer sans pouvoir le prouver. Toutefois, l'histoire leur a donné raison.
Voilà donc mon humble avis sur le sujet, aussi simpliste est-il dans sa démarche explicative. Même si je ne suis pas un expert en la matière et que cette vision reste sans fondement scientifique, j'applique un principe simple qui est que chaque point qui constitue l'univers comprend cet univers. Par voie de conséquence la Terre étant un point de l'univers, ce qui s'est passé en matière de découverte de civilisations sur le plan terrestre, peut très bien se dérouler également d'un point de vue extraterrestre. Il ne reste plus alors que les explorateurs des temps modernes, à l'image de Marco Polo, Christophe Colomb et bien d'autres, aidés de la science, des techniques et des bonnes volontés, puissent mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour aller à la découverte de ces nouveaux mondes. A quand les bateaux ou les navires de l'espace ?

Ps: aujourd'hui, certaines religions accepteraient l'idée de l'existence d'une vie extraterrestre. Certaines ont tiré probablement des leçons du passé (Affaire Galilée, etc.).


Écrit le 16 Août 2013 et Posté le 20 Janvier 2015.


Mr Franck Delaby



La Galaxie